Les fondements

L’ostéopathie se veut donc un concept philosophique et thérapeutique reposant sur des fondements simples concernant le vivant, totalement négligés par la médecine de l’époque de Still et même encore bien souvent aujourd’hui.

La première manifestation de la vie est le mouvement

Rechercher la santé

Still disait : « Trouver la santé devrait être l'objectif du docteur. N'importe qui peut trouver la maladie.» (A. T. Still : Philosophie de l'ostéopathie , p. 51 (édition 2003)).

Le fondement même de la vie, c'est la santé. Il semble logique de penser que les organismes ont été créés ou se sont développés pour progresser vers une santé optimum. L'ostéopathe doit donc chercher la santé et travailler avec ce concept, plutôt qu'avec l'idée de maladie.

L'ostéopathie n'est pas une thérapeutique exclusive, mais une aide essentielle à intégrer au sein d'équipes orientées vers la santé et tournées vers la considération de l'être dans sa totalité.

Le corps a le pouvoir de surmonter la maladie

On peut dire que le corps possède un pouvoir d’autorégulation et d’auto-guérison. Aucun praticien n'a jamais guéri un patient, la seule chose qu'il ait faite, c'est de permettre à l'organisme du patient de trouver les ressources nécessaires pour recréer un équilibre.

Le rôle de l'ostéopathe se borne donc, grâce à la connaissance anatomique et physiologique, à trouver les éléments qui entravent les processus normaux d'amélioration, à les réajuster et à laisser la sagesse du corps faire l'essentiel : rétablir son équilibre et sa santé.

Le corps, une unité fonctionnelle

Le corps humain est constitué de parties fonctionnant en étroite interdépendance. Il fonctionne comme une unité, un tout.

Il existe au sein du corps un tissu omniprésent - le tissu conjonctif ou fascia – qui assure à la fois, la structuration de l'organisme, la conduction des flux liquidiens et le support pour les vaisseaux, les nerfs et autres fibres conductrices. Ce tissu est disséminé dans le corps comme une toile d'araignée.

Still a émis l'hypothèse que ce tissu de soutien pouvait être à l'origine de beaucoup de pathologies de l'être humain en altérant la circulation des fluides (sang, lymphe, influx nerveux, etc.).

Importance de la circulation des fluides corporels

« Un apport abondant et complet de sang artériel doit être amené et délivré à toutes les parties, organes et glandes, par les canaux appelés artères. Et lorsque le sang a accompli son travail, alors, sans délai, les veines doivent retourner le tout au cœur et aux poumons pour le rénover. »
(A. T. Still : Philosophie de l’ostéopathie, p. 31)

L’altération du fonctionnement de ce délicat système, entraîne de sérieuses répercussions au sein du corps. L'ostéopathe doit posséder une bonne connaissance anatomique tant du système vasculaire que du système nerveux autonome pour comprendre comment restaurer une parfaite circulation dans les zones affectées.

La relation structure/fonction

 La structure gouverne la fonction, et la fonction influence la structure.
« La maladie est le résultat d'anomalies anatomiques auxquelles succède le désordre physiologique » (A. T. Still : Ostéopathie, recherche et pratique , p20.)

Cette idée simple, semble avoir été oubliée dans les concepts thérapeutiques modernes. Pourtant, il semble évident qu'un nerf gêné dans son parcours par une compression ou une distorsion, pourra voir sa fonction de transmission altérée. De même que l'on peut facilement imaginer qu'un vaisseau sanguin ou lymphatique comprimé ne puisse pas assurer correctement sa fonction.

L'ostéopathe cherche donc, au sein des structures du corps, celles qui ne présentent pas un degré de mobilité suffisant, dans le but de les libérer pour permettre à la ou les fonctions qui en dépendent d'être assurées normalement.

« Le terme fonction ne s'applique pas seulement aux activités végétatives de l'organisme, telles que la circulation, la respiration, la digestion, etc. Il inclut également des activités telles que la pensée, la sensation, l'expression créatrice, la méditation et même l'aspiration spirituelle »
(Viola Frymann : Philosophy of Osteopathy in Collected Paper of Viola Frymann, publié par American Academy of Osteopathy, Indianapolis, IN, 1998, p. 280.)

Le corps humain produit les substances nécessaires à son fonctionnement

«Le corps constitue l’atelier dans lequel les substances physiques sont fabriquées» (A. T. Still: Ostéopathie, recherche et pratique, § 102, p. 51)

Si le corps a la capacité de produire tout ce dont il a besoin, la question est de savoir si les conditions extérieures permettent que cela se fasse correctement. Nous pouvons extrapoler que la qualité, de l'air que nous respirons, de l'eau que nous buvons et des aliments que nous mangeons, est directement en lien avec la capacité de notre corps à maintenir son état de santé.

Il y a 100 ans, la situation  était bien différente mais aujourd'hui, les plus grosse problématiques sont : la pollution de l'air, de l'eau, l'utilisation massive d'engrais et de produits de traitements, les ajouts d'additifs alimentaires, le raffinage et la transformation à outrance des aliments... Il devient difficile, parfois même impossible, d'apporter au corps les éléments bruts à partir desquels il pourra élaborer les substances nécessaires à son fonctionnement équilibré.

Les lois de cause à effet

« De tous les aspects du concept ostéopathique, aucun n'est, en pratique, plus important ni plus profond que la reconnaissance des lois de cause à effet : dysfonction ou pathologie ne sont qu'un effet.»
(Viola Frymann : The Philosophy of Osteopathy, in Collected Paperof Viola Frymann, publié par American Academy of Osteopathy, Indianapolis,IN, 1998, p. 283.)

En effet, l'ostéopathe va rechercher dans l'histoire du patient, toutes les informations qui peuvent lui être utiles dans la compréhension de sa situation particulière. Il s'intéressera par exemple :
- aux antécédents traumatiques et chirurgicaux ayant pu conduire à des blocages mécaniques
- à l'hygiène de vie et aux habitudes alimentaires et au stress qui en découle
- au surmenage physique ou intellectuel
- au stress et à la détresse morale
- à l'abus de substance chimique (drogues, ou même médicaments).

Toutes ces informations permettront de guider l'ostéopathe vers une meilleur compréhension de son patient pour pouvoir aider au rétablissement de son équilibre mécanique et physiologique. Certaines de ces difficultés peuvent amener à orienter le patient vers une autre prise en charge plus adaptée.

 

Sources :
Approche Tissulaire de l’Ostéopathie : Pierre TRICOT (https://approche-tissulaire.fr/)
Emmanuel ESCALLE ( https://approche-tissulaire.net/)
Pierre Tricot – 2003 –Les fondements de l’ostéopathie–